Les gros œuvre

Le gros œuvre comprend tout ce qui contribue à la résistance et à la stabilité du bâtiment : fondations, murs porteurs, poteaux, poutres, dalles de plancher, etc. Certains auteurs de référence incluent la structure du toit dans l'enveloppe du bâtiment, d'autres l'excluent. Certains auteurs incluent la structure du toit dans la charpente, d'autres l'excluent.

Qu'est-ce qui est considéré comme du gros œuvre

Le gros œuvre désigne l’ensemble des travaux qui assurent la stabilité, la solidité et la durabilité d’un bâtiment. Il constitue la base de toute construction, qu’il s’agisse d’une maison individuelle, d’un immeuble résidentiel ou d’un bâtiment industriel. Dans le domaine du BTP, cette phase regroupe les travaux structurels, ceux qui permettent de mettre le bâtiment « hors d’eau » et « hors d’air », c’est-à-dire à l’abri des intempéries.

Le gros œuvre précède les travaux dits de second œuvre, qui concernent l’aménagement intérieur, les finitions et les équipements techniques. Comprendre précisément ce qui relève du gros œuvre permet de mieux évaluer le coût d’une construction, de planifier correctement les étapes d’un chantier et de respecter les normes de sécurité en vigueur.

Turkménistan

Les fondations

Les fondations assurent la liaison entre le sol et la structure du bâtiment. Elles répartissent les charges de la construction sur le terrain de manière stable. Le choix du type de fondation dépend de la nature du sol, de la charge à supporter et du niveau d’ancrage requis.

On distingue principalement les fondations superficielles (semelles filantes, isolées ou radier) et les fondations profondes (pieux ou micropieux). Par exemple, pour une maison individuelle sur un sol homogène, des semelles filantes suffisent. En revanche, pour un immeuble construit sur un terrain argileux ou instable, des pieux en béton armé sont souvent nécessaires.

Les murs porteurs

Les murs porteurs soutiennent les planchers et la toiture. Ils transmettent les charges verticales jusqu’aux fondations. Ces murs sont généralement en parpaings, briques pleines, béton banché ou béton cellulaire.

Un mur porteur ne peut être modifié sans intervention structurelle. Par exemple, percer une ouverture dans un mur porteur requiert l’installation préalable d’un linteau ou d’un IPN pour reprendre les charges. Dans un immeuble collectif, toute intervention sur un mur porteur doit être validée par un bureau d’études structure.

La dalle

La dalle est une surface horizontale en béton armé coulée sur les fondations ou sur un plancher intermédiaire. Elle assure la stabilité du sol intérieur et supporte les charges d’exploitation comme les cloisons, les équipements ou le mobilier.

Dans une maison, la dalle peut être coulée sur un hérisson (remblai compacté), isolée thermiquement ou ventilée par un vide sanitaire. Pour un bâtiment à plusieurs niveaux, les dalles intermédiaires servent de planchers porteurs et participent à la rigidité de l’ensemble.

La charpente

La charpente forme l’ossature du toit. Elle repose sur les murs porteurs ou les poutres, et supporte la couverture. Elle peut être en bois massif, en lamellé-collé, en métal ou en béton.

Une charpente traditionnelle en bois, comme celles que l’on trouve dans les maisons anciennes, est composée de fermes, pannes et chevrons. Dans les constructions modernes, les charpentes industrielles en fermettes préfabriquées sont plus répandues. Une charpente métallique est souvent utilisée pour les bâtiments agricoles ou les hangars.

La toiture et la mise hors d’eau

La mise hors d’eau désigne l’étape à laquelle le bâtiment est protégé contre la pluie. Elle est assurée par la pose de la couverture : tuiles, ardoises, bac acier ou membrane synthétique selon les cas.

La couverture repose sur la charpente et comprend également l’écran de sous-toiture, les liteaux et les éléments d’étanchéité. Dans les régions soumises à de fortes pluies ou à la neige, le choix des matériaux et des pentes de toiture répond à des règles précises pour éviter les infiltrations ou les effondrements.

La mise hors d’air

Une fois la couverture installée, la pose des menuiseries extérieures (portes, fenêtres, baies vitrées) permet d’assurer la mise hors d’air. Cette étape ne relève pas du gros œuvre au sens strict mais elle intervient immédiatement après pour garantir l’enfermement du bâtiment.

Les menuiseries sont fixées dans les ouvertures prévues dans les murs porteurs. Leur étanchéité à l’air et à l’eau est assurée par des joints de calfeutrage et des bavettes d’appui. Un bon calfeutrage limite les pertes thermiques et améliore l’efficacité énergétique de la construction.

Les éléments en béton armé

Plusieurs composants structurels en béton armé sont intégrés au gros œuvre : les poutres, les poteaux, les linteaux ou les escaliers. Ces éléments sont coulés sur place dans des coffrages ou préfabriqués en usine puis assemblés sur le chantier.

Par exemple, une poutre en béton armé permet de franchir un espace sans support intermédiaire, comme dans un garage ou une baie vitrée. Un escalier béton, souvent coulé en place, constitue une structure durable, habillée ensuite selon les finitions choisies.

Les ouvrages de soutènement et de terrassement

Avant toute construction, le terrain doit être préparé. Le terrassement inclut le nivellement du sol, les fouilles pour les fondations et les tranchées techniques. Cette étape fait partie intégrante du gros œuvre.

Dans les zones en pente ou instables, des murs de soutènement sont érigés pour contenir les terres. Ces murs en béton, en gabions ou en blocs préfabriqués évitent les glissements de terrain et assurent la sécurité de la structure.

Le rôle du gros œuvre dans la durabilité

Un gros œuvre bien conçu garantit la pérennité du bâtiment. Il résiste aux charges, aux intempéries et aux mouvements du sol. La qualité des matériaux, la rigueur de la mise en œuvre et le respect des normes de construction conditionnent la robustesse de l’ouvrage.

Des malfaçons à ce stade entraînent des réparations coûteuses. Une fissure dans un mur porteur, une dalle mal ferraillée ou une charpente sous-dimensionnée peuvent compromettre l’ensemble du projet. C’est pourquoi le gros œuvre fait souvent l’objet de contrôles techniques et d’un suivi par un maître d’œuvre ou un bureau d’études.

L’identification précise de chaque élément du gros œuvre, de sa fonction et de ses contraintes, constitue une base solide pour comprendre l’ensemble du processus de construction et prévenir les risques structurels.

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